Contis et son cinéma constituent un fil rouge dans mon travail depuis deux ans, également depuis plus de 20 ans dans mon chemin de vie. J’ai commencé à m’intéresser au cinéma de Contis de bien plus près - que mes fréquentes venues les soirs d’été pour l’ambiance, la terrasse, ou un film - pendant ma formation en Métiers d’Art Fresque et Mosaïque à Paris Olivier de Serres. Pour mon projet de diplôme il me fallait choisir un lieu spécifique. L’été avant mon diplôme a émergé lentement l’idée que le cinéma de Contis pouvait être un bon terrain. Mon investigation a donc démarré : en plus de mes vacances habituelles au plein coeur de l’été dans le Contis touristique et animé, j’ai eu l’occasion de découvrir Contis au milieu de l’hiver et, grâce à Rainer, les coulisses du cinéma se sont déployées. J’ai saisi le principe de projection en salle, capté le décor mis en place, les couleurs, l’ambiance, l’histoire, l’évolution, et ce aussi grâce, un peu plus tard, au livre de Julien Pitet. J’ai en parallèle entamé un mémoire sur la thématique du rideau. Cette réalité m’a interrogée dans sa dimension physique, et propre à l’univers du théatre, ou du cinéma mais aussi dans sa dimension métaphorique sur la fiction, le lien entre les univers et mise en scène du réel. Ma thématique de recherche s’ancre aussi sur une image caractéristique : celle du festival et de son inauguration sur les bords de dune avec un rideau s’ouvrant sur l’océan. Le rouge velours sur fond de bleu mer - bleu ciel m’a fait immergé dans la réflexion des potentiels métaphoriques et picturaux de tels dispositifs. Après la rédaction de ce mémoire, j’ai initié une phase d’expérimentations scénographiques et photographiques dans l’idée d’évoquer l’univers du Cinéma - en général - avec le cinéma de Contis - en particulier - , le tout matérialisé par des jeux d’ombres et de lumière, la présence de rideaux et l’interaction de silhouettes personnages fictifs/réels - acteurs/spectateurs. J’ai instauré un processus créatif simple : créer des saynètes, avec des décors miniatures pour créer des maquettes, puis jouer avec la couleur et les projecteurs afin de définir une atmosphère précise. Ces décors, pris en photo, m’ont servi de base pour ensuite les transposer dans diverses médiums : des peintures à l’acrylique et peintures à l’huile, des vidéos stop motion, des tirages de sérigraphies et une mosaïque, et enfin la grande fresque sur la façade sud du cinéma de Contis. Je remercie grandement la Mairie de Saint Julien en Born, pour cette riche opportunité, et la liberté laissée pour aller au bout de ce projet. Merci à Daniel, pour sa générosité, sa gentillesse et son immense soutien pendant la réalisation de la fresque en septembre dernier. Et enfin merci à Rainer, directeur du cinéma de Contis qui m’a dévoilé les coulisses de ce lieu unique et magique, inspirant, et qui m’a révélé et confirmé la cohérence entre le rideau comme sujet d’étude et le monde du cinéma.